28 mai 2012

Où va la zone euro ? (2/3)

LE TAUREAU SOUS PERFUSION DE LA TROIKA ?

L'Espagne inquiète de plus en plus les marchés financiers car d'une part elle n'a pas atteint son objectif de réduction de déficit public sur PIB en 2011 et d'autre part leurs banques espagnoles n'ont pas purgé leurs actifs toxiques liés à la bulle immobilière. Récemment, Bankia, quatrième banque du pays, a demandé une aide de l'Etat d'un montant d'environ de 19 milliards d'euros. Comme d'habitude, les autorités gouvernementales essayent de rassurer les épargnants de cette banque mais malheureusement ses derniers ont déjà compris que ça sentait la poudre en se ruant sur les distributeurs de billets. Nous constatons petit à petit qu'il y a une contagion du système bancaire européen car les banques cotées voient leur cours de Bourse se dégringoler.

Taux de chômage en Espagne (Source brazilianbubble.com)

N'oublions pas que l'Espagne est la quatrième puissance de la zone euro. Son ratio dette publique sur PIB est proche des 70 % en 2011 mais pour l'année en cours il pourrait atteindre les 80 % à cause des perspectives de croissances négatives. Pour enfoncer le clou, le taux de chômage est d'environ de 25 % dont 50 % de jeunes n'ont pas d'emploi, et les agences de notation S&P et Moody's se sont fait plaisir en dégradant les notes des banques espagnoles dont les plus grandes, BBVA et Banco Santander. Au niveau boursier, cela s'est traduit par une baisse de plus de 30 % de l'IBEX 35, indice phare de la place de Madrid. De plus, le chef du gouvernement Mariano Rajoy a avoué à demi-mot que la situation de l'état de son pays était tendue mais il estime qu'une aide extérieure n'est pas nécessaire tout en restant confiant. Malheureusement, ce genre de déclaration masque certaines choses que la population n'est pas prête à entendre. Pour confirmer dans mon opinion, la Grèce, l'Irlande et le Portugal ont joué au poker menteur en disant que c'est juste un passage difficile et en espérant que la situation s'améliorera dans le temps. Au bout du compte, cela s'est mal passé par une demande d'aide extérieure de la part de la Troika (FMI-BCE-CE). Du coup, ces trois pays ont renoncé au détriment de leur population à une partie de leur souveraineté. En ce qui concerne l'Espagne, je pense qu'un moment ou un autre, les autres pays membres de la zone euro seront forcés d'intervenir car le taureau est plus gros (10 fois plus) que le dieu de l'Olympe en terme de PIB et cela créerait une propagation contagieuse sur les autres banques européennes en particulier les "françaises" et les "allemandes" plus exposées aux dettes espagnoles ou des PIIGS.

Chiffres économiques de l'Espagne (Source rmc.fr)

Avec réalisme, l'Etat espagnol n'a qu'à se prendre la tête à deux mains car baser uniquement son modèle économique sur le secteur de l'immobilier et de la construction est le signe que son tissu industriel a complètement disparu. De plus, de nombreux ménages ne pourront pas rembourser leur crédit du fait que le prix de leur bien immobilier a perdu beaucoup de valeur. Ainsi, avec trop de chômeurs, trop de dettes privées et aucun tissu industriel, vous avez plus de chances de voir une Espagne récessive. Qui peut me contredire ? Cela pourrait nous arriver en France dans les mois ou les années à venir.

Dans la dernière partie, je parlerais des possibles solutions de sortie de crise. Avec l'arrivée de François Hollande à la tête de la République Française, les cartes sont de nouveau rebattues...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire