17 février 2013

Pari contrarien : La revanche de l'or

Graphiquement, l'or n'arrive pas à s'affranchir d'un trading range (canal horizontal) entre 1549 et 1789 $, qui a commencé le 26 septembre 2011. De plus, la tendance est baissière à partir du pic du 6 septembre 2011 à 1921 $. Fondamentalement, la demande mondiale de l'or s'effrite de 4 % en 2012, selon Les Echos Bourse. Par coïncidence, les professionnels de la finance vous diront que c'est probablement la fin de la bulle et le métal jaune va corriger fortement. L'aversion au risque sera de retour au profit des marchés actions car la crise de la zone euro est derrière nous, les USA vont de mieux en mieux avec un taux de chômage en dessous des 8 % ou encore l'affaiblissement récent du yen va relancer l'économie japonaise. Bref, tout va très bien sauf que je ne crois pas sur toute la ligne. De là à condamner l'or, je ne vendrai pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué.


Cours de l'once d'or en dollar

Les causes de la baisse de l'or

- Prise des bénéfices au dernier trimestre de l'année 2011 de la part des investisseurs institutionnels et des hedges fund pour compenser leurs pertes sur leur portefeuille actions et obligations. Cela ressemble plus à un habillage de bilan.
- Le retour de l’appétit du risque pour les marchés actions. En effet, le CAC 40 prend environ 15 % en 2012 tandis que le S&P 500 essaye de tutoyer ses sommets historiques. Cependant, les volumes d'échange sont plus faibles qu'auparavant. D'une part, les particuliers ne sont pratiquement plus là et d'autre part, les sociétés de gestion essayent de ne pas suivre le mouvement moutonnier. Malheureusement pour satisfaire leurs clients, elles seront forcés à faire le contraire tôt ou tard.
- La crise de la zone euro est rangée au placard pour de bon. François Hollande l'a dit mais les Allemands ne sont pas d'accord.
- Reprise vigoureuse de l'économie américaine grâce au développement du gaz du schiste. Tout le monde se réjouit que cette énergie va promouvoir le come back de l'industrie made in USA à l'image de la période de prospérité avant le krach de 1929. Essayons d'être lucide car nous ne connaissons pas à l'immédiat si c'est réellement bénéfique pour la première puissance économique mondiale.

Je suis "bullish" sur le long terme

- Graphiquement, le cours de l'or est dans une tendance haussière depuis l'éclatement de la bulle Internet, quelque soit la devise. Cessons d'avoir une vision de court terme. Malheureusement, c'est typiquement dans la culture française.
- L'or n'a pas de contrepartie du fait qu'il est à l'abri d'une dépréciation ou d'un défaut de n'importe quelle nature. Pour faire simple, le métal jaune n'est pas adossé à la signature d'un pays ou d'un organisme étatique.
- C'est une protection contre l'inflation ou la déflation contrairement aux autres placements financiers.
- Les banques centrales des pays émergents en achètent en particulier la Chine. En fait, cette dernière ne veut plus de bons du trésor américain dans ses réserves de change. De plus, le phénomène se répand petit à petit en Europe, par le rapatriement des tonnes d'or en provenance de la Banque de France par la Bundesbank (banque centrale allemande). Cela montre qu'il y a un vrai défiance vis-à-vis du système monétaire dont l'or en sortira gagnant si elle s'accentue.
- La bulle de l'or ne touche pas à sa fin car le grand public ne s'y intéresse pas et préfère les placements jugés les plus sûrs tels que le Livret A et l'immobilier. Afin de se faire une idée de sa popularité, le mieux est de lire mon billet sur la naissance d'une bulle spéculative. Ce que je suis certain, c'est que celle de l'immobilier est à son paroxysme.
- Graphiquement, le support des 1549 $ est solide du fait que les points bas du MACD (indicateur technique en dessous du graphique) sont de plus en plus hauts.

Conclusion

L'heure de la revanche a sonné au profit de l'or car tôt ou tard, la nature reprendra. De quelle manière et quand, j'en ai aucune idée. Ce que je pourrai vous conseiller, c'est d'arrêter de rêver à la future période des Trente Glorieuses. En fait, les Etats doivent rembourser un moment donné leurs poudrières aux créanciers mais ils n'ont pas les moyens de le faire même l'impôt ne suffit pas. Olivier Delamarche, gérant de Platinium Gestion, nous martèle que ça finira mal.
Pour en finir avec ce billet, je considère que l'or est une opportunité financière en période de crise. Cependant, ce n'est pas le seul. Pour en trouver d'autres, il faut chercher l'information en analysant de manière indépendante.

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